Ce n'est pas un hasard si Joe Johnston a travaillé sur les effets spéciaux des premiers Star Wars avant de réaliser Captain America : il reste un goût de vaisseaux spaciaux, de désintégrations laser et de courses poursuites où finalement Tommy Lee Jones reste cantonné au rôle de Chewbacca.
Petite différence, Dark Vador ne s'appelle pas Dark Vador, mais... Red Skull (joli nom). C''est certes un gros changement, mais pour ceux qui pourraient en être troublés, il est quand même habillé en noir, il est tout brûlé en-dessous, il a des soldats d'élite, et au lieu de travailler pour l'Empire, il travaille pour le Reich.
L'envers du masque pour Hugo Weaving qui, surtout connu pour son rôle à lunettes dans Matrix, jouait aussi le justicier moustachu de V pour Vendetta. Il lui restait ce rôle sans nez pour pouvoir concurrencer Ralph Fiennes (qui jouait You know Who...), c'est chose faite.
Blague à part, c'est quand même un énorme film de propagande que nous sortent les studios Marvel. Propagande d'abord pour leur propres studios, qui sont les seuls à avoir les vrais justiciers (c'est vrai que Green Lantern fait un peu opérette à côté, normal il appartient aux concurrents, DC Comics, merci à Tootsif pour sa judicieuse remarque), et propagande politique ensuite.
Sous prétexte de tourner en dérision la campagne d'enrégimentement de ce Sergent York bodybuildé, le film démontre que tout bon américain se doit de se donner corps et âme pour son pays, même quand son pays ne le lui rend pas. Sympa.
Et quand Red Skull (je n'arrive toujours pas à m'y faire) lui dit qu'il est ridicule de s'attacher à un drapeau et qu'il rêve d'un avenir sans nations, l'ordre cosmique de l'univers s'en trouve bouleversé. Parce que, comme chacun sait, Odin est quand même pour l'Amérique (voir l'épisode Thor dans la mythologie Marvel).
Autre point qui a son importance, le scénrio détourne complètement le sujet de la deuxième guerre mondiale, montre brièvement un savant juif mettre au point un super-héros, (pour une fois pas pour tuer des nazis, mais pour rétablir la paix), explique (un peu maladroitement quand même) que les nazis étendent leur domination sur l'Europe pour rechercher une précieuse énergie venue d'Odin conservée en Pologne, et ensuite le conflit devient une guerre interne entre l'Hydre ( qui éclipse le Reich) et l'Amérique. C'est leur pays que les soldats viennent défendre. De guerre en Europe, il ne sera plus question. La plus grosse désintégration du film.
On pourrait se dire que la propagande reste une sorte de reconstitution historique, puisque l'action se passe durant la seconde guerre mondiale, mais Captain America, avec son bouclier de Cape et d'Epee, se voit contraint de détourner un avion kamikaze chargé d'explosifs et faisant route vers New York... Pourra-t-il le détourner sans disparaître avec lui ? Will America survive ? En tous cas, à en croire les affiches de la fin du générique, Uncle Sam still wants you...
La preuve en images :