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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 07:19

Je vous rappelle le principe du jeu !

Tous les samedi, en cadeau pour le week-end, je posterai l'extrait délirant d'un film!

A vous de voter pour le meilleur extrait.

Le nombre de commentaires postés dans le week-end permettra d'élire chaque mois le meilleur Délire du Samedi !

 

Cette semaine, un extrait musical... A vous de deviner de quel film des Max Brothers il est extrait !

 

 

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 07:00

Quantum of solaceMoins de gadgets, plus d'actions ; tels semblent être les consignes des producteurs depuis Casino Royale. La technique, c'est pour Batman ! Elégance et force brute, James Bond se bat presque à mains nues dans ce vingt-deuxième opus. 

Désormais, 007 semble être issu d'un croisement entre Sean Connery et Arnold Schwarzenegger ; dans cette optique, Daniel Craig est plus que convainquant.
Un divertissement sans temps mort, par le réalisateur des Cerfs-Volants de Kaboul, où l'on apprendra comment James Bond a découvert son coktail préféré. On admire ses astuces d'espion, mais à la fin du film, on se demande encore comment il a fait pour traverser la Méditerranée à la nage...

 

quantum-of-solace-bond-craig.jpg

 

L'intrigue est décousue, les psychologies sont taillées à la hache, entre vengeance et compassion... Mis à part les smokings, le film ne fait pas dans la dentelle.

 

quantum-of-solace-couple.jpg


A noter la presation du méchant, alias Mathieu Amalric, un peu perdu dans ce rôle d'écologiste fou, qui, faute de savoir quoi exprimer, ouvre de grands yeux en souriant de l'air désabusé de celui qui veut conquérir le monde et sait d'avance que tout est perdu.

 

quantum-of-solace-amalric.jpg

 

Après la guerre du feu, la guerre froide et la guerre du pétrole, c'est la guerre de l'eau...

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 07:49

rosencrantz-and-guildenstern-are-dead.jpgEn 1990, Tom Stoppard (dramaturge britannique, auteur de nombreux scénarios dont le brillantissime Shakespeare in Love)  a adapté au cinéma sa pièce de 1966, Rosencrantz and Guildenstern sont morts, avec Tim Roth et Gary Oldman dans les deux rôles-titres.

 

Il s'agit d'une adaptation d'Hamlet de Shakespeare, mais vu du point de vue des deux compagnons d'université d'Hamlet, Prince du Dannemark, que le roi charge de sonder la folie de leur camarade, et qui finiront exécutés à sa place, en Angleterre.

 

Si la pièce de Shakespeare s'achève en bain de sang, la plupart des morts sont expliquées, et peuvent satisfaire à une volonté moralisatrice. Pour autant, celle de Rosencrantz et Guildenstern est totalement absurde, péremptoire. Rosencrantz et Guildenstern, ou Guildenstern et Rosencrantz n'ont aucune personnalité, aucun relief, aucun passé, aucun avenir. Tout ce qu'on sait d'eux, c'est qu'ils sont morts.

 

rosencrantz-and-guildenstern-are-dead-sandwich.jpg

 

tom stoppardTom Stoppard s'empare de cette difformité de la pièce de Shakespeare pour réaliser son chef-d'oeuvre. Ces deux pauvres diables qui arrivent sur scène sans savoir comment et n'en ressortiront, quoi qu'ils fassent, que morts, sans qu'ils puissent se défendre (et sans autre forme de procès, dirait Kafka), c'est nous. C'est l'humanité. Nous tentons d'agir, de comprendre ce qui nous entoure, d'aimer, d'observer, mais finalement la seule certitude qui soit, c'est que nous sommes en vie, dans un univers que nous sommes impuissants à apréhender, et que nous allons mourir.

 

Ainsi Rosencrantz et Guildenstern herrent dans le palais d'Hamlet, où l'on voit successivement toute l'action se dérouler, par bribes, au gré des passages de la Cour et des Princes dans les différentes salles. De l'action, ils ne comprennent rien. Hamlet, quant à lui, s'agite de manière totalement accessoire. C'est un personnage secondaire de l'intrigue. Au même titre que Polonius, le roi, la reine, Laërte ou Ophélie.

 

 

Rosencrantz et Guildenstern, se sont aussi des spectateurs qui ne comprennent rien à la pièce qu'ils vont voir, et ne comprennent pas que le théâtre, s'il présente des personnages contingents, s'adresse à chacun. Une mort de théâtre, c'est la mort de chaque homme, c'est la nôtre.

 

De fait, la pièce joue de mises en abîmes où les personnages voient des pièces où l'on joue leur propre vie, et ne s'en rendent pas même compte.

 

rosencrantz-and-guildenstern-are-dead-decouverte.jpg

 

HIlarant et désespéré, le destin de Rosencrantz et Guildenstern, contrairement à leur ébauche shakespearienne, ne peut pas laisser indifférent. A l'image de cette scène d'ouverture où après des centaines d'essais à jouer à pile ou face, la pièce tombe toujours du même côté, après des centaines de représentations, leur destin sera, à chaque fois, le même, et ils le vivront, à chaque fois, avec le même étonnement. Comme l'humanité.

 

Tel ce roi mourant de Ionesco, à qui, soir après soir, on dit : "Tu vas mourir à la fin du spectacle".

 

 

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:57

Deux jours à tuerAujourd'hui sort en salle La tête en friche, dernier opus de Jean Becker, avec Gérard Depardieu. L'occasion de revenir sur Deux jours à tuer, sorti en mai 2008.

 

"Je suis venu vous faire chier" ; la célèbre réplique de Michel BOUQUET dans les Côtelettes,  pourrait s'appliquer à la première partie du film de Jean BECKER, si ce n'est que Bertrand BLIER épargnait au moins les spectateurs. En réalité, à la manière de l'Etranger d'Albert Camus, cette première partie ne prendra tout son sens qu'au regard de la suite. 

 

deux-jours-a-tuer-repas.jpg

 

Un créatif d'agence de publicité décide soudainement d'abandonner travail, femme, enfants, amis, après avoir été d'une sincérité cynique avec eux ("je ne t'ai jamais aimée", "toi le gros", "être nature à ce degré là, ça s'appelle de la connerie", etc.) Cette fuite en avant prendra la forme d'une quête du père et de la transmission. Dans le Bannissement et le Retour de ZVIAGUINTSEV, les personnages sont comme privés d'une parole commune ; ici, ils préfèrent s'entre-détruire que se reconnaître.

 

deux-jours-a-tuer-vaneck.jpg

 

deux-jours-a-tuer-croze.jpg

 

En réponse au jeu très physique (souvent trop physique d'ailleurs) d'Albert DUPONTEL, Pierre VANECK et Marie-Josée CROZE apportent une finesse d'interprétation et une humanité spontanée qui permet à Deux jours à tuer de trouver un nouveau souffle et d'éviter de justesse la mièvrerie d'un mélo, pour "le temps qui reste"...

 

deux-jours-a-tuer-dupontel.jpg

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 09:30

Le voyage du Ballon rougeJuliette Binoche vient de recevoir le Prix d'interprétation à Cannes pour Copie Conforme d'Abbas Kiarostami. Elle donnait aussi toute sa sensibilité dans Le Voyage du Ballon Rouge, de Hou Hsiao Hsien, sorti en 2008.

 

Hommage au Ballon rouge d'Albert LAMORISSE, Le Voyage du ballon rouge est un film aérien et lumineux. Hou Hsiao Hsien ne filme pas les choses, il filme l'air, les regards, la lumière, les liens, les reflets. Un enfant regarde un ballon, le ballon reflète le ciel, une baby-sitter chinoise les filme, la mère de l'enfant visionne l'enregistrement, tout est jeu d'image et de composition. 

 

le-ballon-rouge-lamorisse.jpg

ci-dessus : le film de Lamorisse, ci-dessous, celui de Hou-Hsiao-Hsien

le-voyage-du-ballon-rouge-ballon.jpg

 

Les personnages sont filmés commes les marionnettes traditionnelles, avec la même vérité, la même justesse, la même émotion et la même fragilité. Les comédiens, professionnels ou non, Juliette Binoche en tête, sont époustouflants de générosité. Chaque plan est presque une image abstraite à la délicatesse extrême, tellement lumineuse qu'elle en deivent translucide. Le film se crée au fur et à mesure qu'on le regarde, comme si la vie elle-même était une oeuvre d'art.

 

le-voyage-du-ballon-rouge-metro.jpg

 

L'important n'est pas ce qui saute aux yeux. Une photo, un article posé sur une table, un détail. "L'essentiel est invisible pour les yeux", dit SAINT-EXUPERY, mais pas pour Hou Hsia Hsien.

 

le-ballon-de-felix-Valloton.jpg

(le ballon, de Félix Valotton, musée d'Orsay, dont s'inspirent les deux films)

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 08:00

La Palme d'or, Oncle Boonmme, l'homme qui se souvenait des vies antérieures, d'Apichatpong Weerasethakul, fait l'objet de pas mal d'interrogations... Totalement décrié ou adulé ! Film politique ou esthétique ? Simple nanar pour certains... Voici la bande annonce !

 

A vous de juger ! En attendant sa sortie le 1er septembre (merci pour l'info, Astray-Girl !)

 

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 08:05

copie-conforme.jpgCopie conforme, c'est comme Voyage à deux de Stanley Donen ou les films de Rosselini avec Ingrid Bergman, un film sur l'étiolement du couple. Comme dans la vie, on marche, on  prend la voiture, on parle de tout et de rien, on téléphone, ça ne capte pas, on se déplace, on part manger. C'est très sobre. Le tout bercé par le son des pas, les bruits de la rue, les cris des hirondelles, le battement des cloches, dans une tendresse et une nostalgie indescriptible.

 

Le discours sur l'esthétisme, l'original, le regard sur l'oeuvre d'art n'est pas sans rappeler l'étrange Vérité et Mensonges d'Orson Welles.

 

Kusturica soutient que les chants des oiseaux ne sont pas des mélodies mignonnes, mais des cris d'effroi face à l'horreur du monde. Epouvante des hirondelles, louange des cloches, on ne sait pas trop. Quand ils vont au restaurant, l'homme et la femme partagent du vin, mais il est bouché. Ils emportent du pain mais ne le mangeront pas. Quand elle va à l'église, c'est pour enlever son soutien-gorge parce qu'elle a trop chaud. L'homme restera sur le seuil. C'est une communion ratée.

 

copie-conforme-couple.jpg

 

L'interprétation de Juliette Binoche est , comme d'habitude, incroyable de justesse et de virtuosité. Son prix d'interprétation à Cannes n'est pas volé. Le bariton anglais William Schimell, qui joue à ses côtés, est également parfait. A signaler le couple de la place, interprété par Jean-Claude Carrière et Agathe Natanson (la Colette d'Oscar avec De Funès), qui réussissent, tant ils sont justes, à voler la vedette au couple principal, dans une scène incroyable où l'on voit le scénariste de Bunuel conseiller le personnage principal pour reconquérir sa femme.

 

copie-conforme-escalier.jpg

 

On tente de parler mais dans le fond on veut surtout avoir raison. "Non, c'est quelque chose que nous devons décider ensemble", dit Jean-Claude Carrière à son enfant, par téléphone. "Et quand nous en aurons parlé ensemble, tu t'apercevras que tu avais tort". Tout est dit.

 

C'est à Juliette Binoche que revient de dire (sans pathos), la morale du film : "Si chacun avait plus d'indulgence pour les faiblesses de l'autre, on vivrait moins seuls. On peut vivre seuls, mais bon..." Seulement voilà. Est-ce possible ?

 

 

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 07:37

Je vous rappelle le principe du jeu !

Tous les samedi, en cadeau pour le week-end, je posterai l'extrait délirant d'un film!

A vous de voter pour le meilleur extrait.

Le nombre de commentaires postés dans le week-end permettra d'élire chaque mois le meilleur Délire du Samedi !

 

Cette semaine, un extrait de l'Avare... les toutes premières minutes. De Funès ou Molière ? Farce ou comédie ? A vous de le dire !

 

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 07:49

Into the wildQuatrième film réalisé par Sean PENN, Into the wild est l'histoire vraie d'un étudiant de 23 ans qui, fuyant une société inhumaine, son éducation et sa famille, brûle son argent, abandonne sa voiture, et part à pied à travers l'Amérique, jusqu'en Alaska.  


Ces deux années d'errance d'Alexander "Supertramp" ne constituent pas seulement un road-movie de plus; si le ton est d'abord léger, il s'obscurcit insensiblement, et la joyeuse escapade devient le signe d'une révolte contre l'absurdité du monde, une lutte pour la vie, dans un univers où tout cherche à l'étouffer. 

 

 

into the wild see and birds

 

Le film est adapté du journal tenu par Christopher Mac Candless et relate son absurde et grandiose épopée.

 

into the wild solitude 


C'est une quête du bonheur et de la vérité, de la naissance à la mort, de la fraîcheur inconsciente du globe-trotter à la sagesse de celui qui a appris à "donner aux choses leur vrai nom".

 

into the wild rivière


 Quand par exemple, l'Île de Pavel Lounguine est le récit imaginaire, grandiloquent, appuyé et matérialiste d'un moine qui se substitue à la conscience d'autrui pour mieux faire taire la sienne, Into the wild est la vie d'un jeune homme qui, révolté par la société, ne la combat pas mais la fuit, et part chercher le bonheur dans la solitude. Le vrai voyage que le film nous offre, c'est le nôtre, intérieur.

 

intothewild lecture

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 08:08

J'ai toujours rêvé d'être un gangsterAvec J'ai toujours rêvé d'être un gangster, Samuel BENCHETRITsigne un hommage au film noir, du cinéma muet à la Nouvelle Vague, mais aussi un film à sketches aux histoires croisées.

 

Un braqueur raté, une otage suicidaire, des chanteurs à bout de course, un gang perdu... 

 

Entre burlesque et nostalgie, ce film révèle la candeur humaine.

 

 

j-ai-toujours-reve-d-etre-un-gangster-bashung.jpg

 

La forme est celle d'un film de gangsters, de durs, de truands, mais les personnages sont trahis par la réalité des choses et les braquages tournent court. Ils jouent des rôles qui les dépassent et cherchent à les jouer malgré tout, par habitude, sans trop savoir pourquoi mais parce qu'il faut bien vivre et parce qu'il faudra mourir.

 

Perdus dans cette démesure formelle, ils réalisent que toutes ces choses familières qui les ont toujours entouré, ne leur ont jamais appartenu. Le monde se transforme sans eux, et ces rôles qu'ils tentent de jouer, ce n'est peut-être pas ce qu'ils sont vraiment. Ils découvrent leur profonde faiblesse et s'en effraient.


L'unité du film, c'est cette dépossession et cette naïveté. C'est la quête de soi et des autres. C'est la confiance et l'inquiétude.      

 

j-ai-toujours-reve-d-etre-un-gangster-voiture.jpeg

 

 

j-ai-toujours-reve-d-etre-un-gangster-mothel.jpg

 

 

Dans ce film comme dans la vie, on est plus souvent du côté de celui qui attend que de celui qui agit. On regarde, on guette, on rit, puis on médite. Dans le registre de l'absurde, Aaltra était systématique et assez creux, dans celui de l'hommage au film noir, The Good German était grandiloquent et appuyé. J'ai toujours rêvé d'être un gangster trouve un ton unique, à la fois doux et triste, confiant mais désabusé. Sincère et profond comme un regard. Ou un sourire.

 

 

j-ai-toujours-reve-d-etre-un-gangster-zebre-g.jpg

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